“Ma source” Nu forestier
Unir différents amours. L’art, les courbes féminines et la nature. Un bain originel, un appel.
Il y a parfois des créations et des aboutissements qui m’enchantent. Cette photographie est pour moi un enchantement. J’ai eu le bonheur immense de pouvoir célébrer la féminité de Megane, et j’ai choisi cette forêt, cet arbre, son enracinement. Je l’ai voulue dans un certain abandon, mère, femme ou amante, muse ou déesse, selon les détours du coeur. Nue, offerte à cette nature, pour sentir la caresse du vent et de la pluie, les pieds ancrés en terre.
Lors de la prise de vue, après avoir effectué la mise au point et placé le négatif, c’est un moment d’enchantement, pour lequel le temps semble soupirer. Mes yeux et mon coeur prennent le temps d’admirer ce qui se passe, de bien sentir et de réaliser la véracité du moment présent. Avant de déclencher la prise de vue. J’ai eu un plaisir énorme à découvrir le négatif après l’avoir développé. Cette photo restera proche de moi. C’est une de ces photos, qui instantanément bondissent hors du lot. Peut-être par sa simplicité, son honnêteté.
C’est une de ces photos qui me correspond en tous sens, qui me reflète. Je ne compte que sur les doigts d’une main ce genre de photo, que je pourrais qualifier de réussie, selon mes critères émotionnels. Qu’importe l’impact autour de moi, qu’importe les goûts et avis des autres. Tout ce qui m’entoure n’a plus de poids, d’influence. C’est ici originel, profondément ancré en moi, et c’est donc pour ce genre de photographies que je continue et m’obstine à créer.
Juste pour me sentir moi même accompli, empli.
J’aimerais dédier cette photographie à Daniel Redard, qui mis à part être un artiste talentueux, fut mon professeur d’école primaire au Collège des Monts, dans la campagne du Locle. Une période d’or de mon enfance, pendant laquelle il a habilement et tellement généreusement offert et du coup forgé une partie de ma personne. J’ai appris grâce à lui à rester émerveillé, curieux et proche de mes rêves, sans les abandonner. J’ai appris les liens fondamentaux, entre le beau et l’absurde, l’humanité vraie, les plaisirs simples de vie. Que cela soit en étant proche de la nature, en y découvrant l’art, la bonté et l’insouciance, son enseignement à placé en moi des rêves colorés, tels ceux que l’on dessine, gamin, en plantant avec jouissance ses doigts dans la peinture. Jusqu’au coude, jusqu’au menton. Plein la blouse. Avec ce goût pour l’interdit. Car, au final, quel plus beau rêve que de braver les interdits, placés justement par ceux qui vous veulent éteint? Quel plus beau rêve, Daniel et Megane, que de les défier en osant sans relâche être ce gamin?
Merci à vous